Une piscine naturelle peut-elle être écologique ?

Piscine naturelle et écologique

Pendant la saison estivale, et à plus forte raison en période de canicule, la présence d’une piscine dans son jardin est particulièrement appréciable. A côté des traditionnelles piscines enterrées, semi-enterrées ou à coque, une alternative, la piscine naturelle, a récemment vu le jour.

Depuis quelques années, la piscine naturelle rencontre de plus en plus de succès et s’impose comme une possibilité supplémentaire de se rafraîchir et de profiter d’un espace convivial pour toute la famille aux beaux jours.

Elle constitue en outre un moyen de minimiser l’empreinte carbone, la consommation d’eau et d’électricité. Comment une piscine naturelle peut-elle être écologique ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur l’installation, l’utilisation et l’entretien d’une piscine naturelle.

Piscine naturelle, écologique ou biologique : qu’est-ce que c’est ? 

Une piscine est qualifiée d’écologique, lorsqu’elle intègre un espace en harmonie avec l’environnement. Elle est souvent pourvue d’éléments nobles et possède une riche variété de végétaux. La piscine naturelle peut également parfois recouvrir d’autres appellations comme notamment une biopiscine, une piscine écologique, un bassin biologique, un bassin de baignade naturelle, un étang de baignade ou encore une piscine vivante. 

La piscine naturelle se distingue notamment par une de ses innovations principales que constitue la réduction des écarts thermiques avec l’extérieur. Ces plans d’eau offrent également plusieurs autres avantages :

  • En premier lieu, la piscine biologique ne contient aucun produit chimique puisque l’eau n’est pas chlorée.
  • En plus de son aspect particulièrement esthétique, elle permet de maintenir une cohérence avec l’éco-système.
  • Avec la piscine écologique, les frais d’entretien sont enfin particulièrement réduits et les frais de construction et de conception sont également généralement plus intéressants. 

Une piscine peut-elle être écologique ?

Selon de nombreuses études, la piscine est un équipement à l’origine d’importantes émissions de dioxyde de carbone. En plus de ces émissions de CO2 relativement conséquentes (200 kgs par an), les piscines nécessitent évidemment un besoin en eau conséquent.

En moyenne, une piscine requiert, en effet, 1 000 litres d’eau par m3, notamment pour les adeptes de plongeon qui créent des éclaboussures augmentant la consommation.

L’utilisation de produits chimiques comme le chlore, l’anti-calcaire et les traitements divers est également particulièrement nocive pour l’environnement. La piscine naturelle apparaît ainsi comme une alternative bien plus écologique permettant de limiter bon nombre de ces désagréments.

Bon à savoir

Les calculs sur les émissions de CO2 par les piscines effectuées par la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP) laissent apparaître une consommation annuelle de CO2 moyenne de 1,2 % pour un ménage français disposant d’une piscine de 4 x 8 mètres ou de 65m3. Cela revient en comparaison à un aller-retour Paris-Nantes en avion, à un aller-retour Paris-Lyon en voiture ou à 11 jours de chauffage au gaz.

Peut-on rendre une piscine déjà construite écologique ?

Contrairement à la piscine standard, la piscine naturelle lagon n’exige aucun traitement chimique. Cette solution constitue ainsi une alternative au chlore, au brome, au sel, à l’anticalcaire ou au réducteur de pH utilisés pour les piscines traditionnelles.

Pour qu’une piscine devienne écologique, il convient alors d’instaurer un fonctionnement qui respecte l’écosystème en établissant une zone de régénération composée de végétaux aquatiques. Cette zone est alors accolée au bassin de baignade. Elle va contribuer à traiter continuellement l’eau par le biais de plantes marines qui vont se nourrir des bactéries présentes dans l’eau.

Le système est ainsi entièrement naturel et se rapproche à bien des égards d’un plan d’eau naturel. Il est cependant nécessaire que l’eau soit en mouvement pour rester saine. Il convient alors pour cela d’installer un écoulement en circuit fermé par l’intermédiaire d’une pompe à filtration et d’une cascade.

Chaque aspect de la piscine naturelle a ainsi été imaginé pour réduire la consommation d’eau et d’énergie avec par exemple une taille suffisamment grande pour traiter l’eau de baignade, une profondeur adaptée aux plantes ou une forme favorisant l’écoulement.

Ce système ne requiert alors plus l’utilisation de produits chimiques, ce qui en fait de surcroît un choix particulièrement adapté aux personnes souffrant d’allergies prononcées notamment au chlore.

Quel traitement et entretien pour une piscine naturelle qui se veut écologique ?

Si la réalisation et l’utilisation d’une piscine naturelle lagon est particulièrement écologique par bien des aspects, elle nécessite un savoir-faire particulier afin de restaurer la vie et l’équilibre biologique présent dans un bassin naturel. Pour ce faire et afin qu’une piscine soit écologique, il convient généralement de la diviser en quatre zones spécifiques. En adoptant le bon système, l’épuration de l’eau va alors se faire naturellement et sans utiliser de traitement chimique : 

  • La zone centrale de baignade : il s’agit de la zone réservée aux plantes de baignade telles que des nymphéas afin de réduire le risque d’apparition d’algues. C’est l’espace où a lieu l’immersion. Il convient d’y poser un filtre à sable, une écumoire, un compartiment de sédimentation ainsi qu’un filtre UV. 
  • La zone de filtration périphérique : cette zone est moins profonde. C’est l’espace qui accueille les plantes épuratives qui travaillent pour assainir naturellement l’eau comme les roseaux, les marais ou les carex. La zone de filtration vise à repousser les nitrates et tout autres métaux lourds.
  • La zone d’oxygénation : elle permet de faciliter l’aération du bassin. Elle va, comme son nom l’indique, contribuer à apporter l’oxygène nécessaire à l’eau pour que la vie puisse s’y développer. Il existe ainsi des plantes favorisant particulièrement l’oxygénation telles que notamment les renoncules aquatiques, les myriophylles ou encore les potamots luisants. Des modes de circulation de l’eau doivent en outre y être aménagés. Habituellement, c’est le lieu pour installer des chutes ou une cascade par exemple.
  • La zone de régénération : cette zone est aussi nommée lagune. C’est un lieu plus profond qui assure la transition visuelle entre le milieu végétal et aquatique mais qui ne doit toutefois pas dépasser 50 cms au risque de bouleverser le développement des plantes et ainsi tout l’équilibre du milieu naturel. Il s’agit par exemple du lieu adapté pour poser les nénuphars et les différentes plantes flottantes. La zone de lagunage, constituée de pierres de lave, doit cependant être suffisamment grande pour éviter l’évaporation et accomplir au mieux son rôle de filtration.